Envol d'oies sauvages sur un coucher de soleil, Jo Bévin |
NOVEMBRE
Captif de l’hiver dans ma chambre
Et las de tant d’espoirs menteurs,
Je vois dans un ciel de novembre,
Partir les derniers migrateurs.
Ils souffrent bien sous la pluie;
Mais au pays ensoleillé,
Je songe qu’un rayon essuie
Et réchauffe l’oiseau mouillé.
Mon âme est comme une fauvette
Triste sous un cel pluvieux;
Le soleil dont sa joie est faite
Est le regard de deux beaux yeux;
Mais loin d’eux, elle est exilée;
Et, plus que ces oiseaux, martyr,
Je ne puis prendre ma volée
Et je n’ai pas le droit de partir.
François Coppée
Selection réalisée par Rosalía Montoya
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